9,5x11,8 in ~ Pittura, Acrilico
Le regard se pose sur le bord d’une rivière aux eaux vives, où le courant rapide contraste avec l’immobilité du paysage environnant. L’eau, fluide et indomptable, incarne le passage du temps, la force du mouvement perpétuel face à l’immuable. Elle sculpte la terre, modèle les pierres et façonne le destin du lieu, rappelant que tout est en transformation, que rien ne demeure figé.
Quelques arbres, sentinelles silencieuses, veillent sur cet espace comme les gardiens d’une mémoire ancienne. Leur présence donne à la scène une dimension presque sacrée, une connexion entre le ciel et la terre, entre le visible et l’invisible. Parmi eux, un cheval s’offre un instant de répit, profitant de la quiétude du lieu, témoin de la symbiose entre l’animal et la nature. Son souffle se mêle au vent, et dans son immobilité passagère, il semble écouter le murmure du courant.
Plus loin, une grange lutte contre l’assaut du temps et de l’eau. Ses murs plongés dans le lit de la rivière racontent une histoire d’abandon ou de résistance. L’accès compromis par la montée des eaux symbolise la fragilité de l’homme face aux forces naturelles. C’est un lieu suspendu entre passé et présent, une bâtisse figée dans l’attente, dominée par une montagne qui la surplombe, imposante et intemporelle.
Au loin, la forêt forme une masse végétale dense, presque mystérieuse. Elle s’érige comme un mur organique, un territoire sauvage qui marque la limite entre l’espace maîtrisé et l’inconnu. La montagne qui s’élève derrière elle paraît naître de cette masse végétale, fusionnant le minéral et le vivant dans une unité puissante, témoin d’un monde qui échappe à la main de l’homme.
L’ensemble de l’œuvre offre un dialogue entre l’eau et la terre, entre le mouvement et la permanence, entre la nature et la trace humaine. Elle invite à contempler le fragile équilibre entre ces forces, à se laisser porter par le flux du temps tout en trouvant ancrage dans les éléments immuables du paysage.
La rivière qui passe
La rivière danse en un flot insoumis,
Sculpte la terre, érode l’oubli.
Son chant résonne, libre et puissant,
Témoin du temps, souffle mouvant.
Les arbres veillent, gardiens du lieu,
Racines profondes, regards silencieux.
Leurs ombres glissent sur l’eau pressée,
Comme un murmure, un secret soufflé.
Là, un cheval, paisible hôte,
Respire l’instant, sent l’air qui flotte.
Il écoute l’onde, il sent l’écho,
De la nature et de ses mots.
Plus loin, une grange, brisée, figée,
Plonge ses murs dans l’eau troublée.
Accès perdu, passage noyé,
Mémoire d’un temps qu’elle voulait garder.
Au loin, la forêt, dense et secrète,
Érige un mur de branches discrètes.
Et la montagne, géante endormie,
Surplombe tout d’une force infinie.
Ainsi va le monde, ainsi va l’instant,
L’eau fuit toujours, la pierre attend.
Mouvement, silence, force et oubli,
Dans l’éternelle danse de la vie.
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