Suspension du Désir

Dans l’espace silencieux d’une toile infinie,
Deux teintes se cherchent, se frôlent, s’unissent.
Le rouge du désir, vibrant et brûlant,
Rencontre le bleu, souffle doux et apaisant.

La parole enlace la flamme intérieure,
Comme un cocon fluide, tendre et protecteur.
Deux entités visuelles, séparées, distinctes,
Fusionnent en un tout, une essence instincte.

Suspendues dans l’air, hors du temps figé,
Les formes flottent, prêtes à s’envoler.
Le regard s’égare dans cette union subtile,
Où l’abstrait murmure des récits fragiles.

Chaque couleur dialogue, chaque contour s’efface,
Dans cette rencontre où tout laisse sa trace.
Le désir s’avance, guidé par le verbe,
Dans un élan discret, mystérieux et superbe.

L’abstrait offre ici sa parole infinie,
Modelant les émotions, douces ou hardies.
Matière vivante, malléable et mouvante,
Qui parle sans mots, libre et vibrante.

En écho aux toiles de Kandinsky, en lévitation,
Naît cette impression : un arrêt, une suspension.
Les formes dérivent, figées dans l’éther,
Offrant au regard l’instant d’un mystère.

Mais là où Kandinsky suspend le temps,
J’y cherche le mouvement, l’élan vibrant.
Car dans la rencontre, tout respire, tout s’étire,
Le désir progresse, prêt à se dire.

Suspension du Désir, un souffle suspendu,
Où les couleurs parlent de ce qui n’est plus vu.
Une danse abstraite entre silence et passion,
Où le rouge et le bleu ne font plus qu’émotion.

Adicionado dia 18 de abr. de 2021