La danse du ténor

La voix s’élève, sculptée dans la lumière,
Telle une vague d’or, pleine et singulière.
Elle traverse le champ, en formes éclatées,
Chaque note un élan, chaque souffle un jeté.

Le vert, massif, déploie son monde à part,
D’où s’échappent des bleus comme des étendards.
Planètes intérieures, échos de la pensée,
Vibrent en silence dans la toile lancée.

L’acrylique danse avec l’encre fluide,
Et le médium crée une magie limpide.
Les pigments, en fusion, chantent sans détour
Le feu d’un ténor, son timbre et son amour.

Les teintes s’entrechoquent, se frôlent, s’embrassent,
Dans l’ombre, le blanc jaillit comme une trace.
Éclaboussures de vie, rythme en expansion,
Le chaos devient chant, la matière, chanson.

Tout et son contraire, dans l’œuvre s’épousent,
Car chaque couleur en l’autre se diffuse.
Une alchimie d’instinct, née dans le silence,
Fait naître une musique sans apparence.

La profondeur végétale s’enfonce, souveraine,
Dans les couches du temps, dans l’écho d’une veine.
Et l’œil du spectateur, happé par le courant,
Entend sans un son le cri incandescent.

La Danse du ténor – peinture ou partition ?
Un chant figé dans l’instant de création.
Là, le geste devient souffle, la couleur devient voix,
Et l’harmonie surgit… là où tout ne tient qu’à soi.

Adicionado dia 22 de abr. de 2021