Tsunami — La vague

Une onde s’élève, sourde, immense,
Née des entrailles d’un sol en silence.
Sans cri d’alerte, sans souffle d’espoir,
Elle vient, terrible, déchirer le noir.

Le ciel demeure muet, la mer s’épanche,
Et dans son ventre, la colère déclenche.
D’un battement géant, elle frappe les côtes,
Emportant les vies, brisant les hôtes.

L’eau, élément de paix devenu monstre,
Fait taire les rires, les regards se montrent.
Des milliers d’âmes aspirées sans adieu,
Le monde s’arrête, les cœurs deviennent bleus.

Sur ma toile, j’ai posé l’indicible,
La rage de l’eau, son cri impossible.
Je peins la fracture, le choc, la détresse,
Et dans la matière, j’essaie une caresse.

Car la mémoire est vive, même si l’eau s’efface,
Elle laisse dans l’âme une indélébile trace.
Et l’art devient prière, silence partagé,
Pour ceux que la vague n’a jamais rendus.

Ajouté le 23 avr. 2021