Audran

La faim (2024)

19,7x15,8 in ~ Peinture, Pigments


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"La Faim" est une œuvre poignante qui illustre la profonde inégalité entre les classes sociales, à travers l'interaction déchirante de deux hommes face à face. À gauche, un homme miséreux, assis à même le sol, à moitié dénudé, incarne la faim et la vulnérabilité dans leur forme la plus brutale. Son corps émacié, presque nu sous ses lambeaux, contraste cruellement avec l’homme riche à droite, accroupi, vêtu d’un costume impeccable, tendant une cuillère de nourriture vers l’affamé. Cette scène ne montre pas seulement un acte de charité, mais aussi la déchéance et l’humiliation de celui qui n’a plus rien.

Le verre d'eau à peine touché, posé aux pieds de l’homme affamé, symbolise la simplicité absolue, voire la survie brute, tandis qu'un verre de vin, intact devant l’homme riche, représente un luxe inaccessible pour ceux qui vivent dans la misère. La nourriture qui s’échappe de la cuillère pour retomber dans un bol sur le sol renforce l’idée que l’affamé est trop épuisé pour même accepter pleinement ce qu’on lui tend. Ce détail souligne l'insuffisance des gestes de charité dans un monde où les inégalités sont creusées si profondément.

"La Faim" n’est pas seulement une représentation de la pauvreté face à la richesse, mais un témoignage puissant de l’impuissance et de la déshumanisation des plus démunis. L’œuvre met en lumière l’écart insurmontable entre ceux qui possèdent tout et ceux qui n’ont même plus la force de recevoir. Ce tableau invite le spectateur à réfléchir sur les disparités sociales et la réalité amère de l’inégalité, où même l’aide des riches semble insuffisante à combler le gouffre laissé par la faim.

Poème :
Face au Gouffre

Deux hommes se font face, l'un vêtu de silence,
L'autre tend une cuillère, mais tout glisse à terre,
Le verre d’eau vide, reflet de l’impuissance,
Sous le poids des jours qui érodent les pierres.

Le vin reste intact, symbole du luxe froid,
Tandis que la faim mord l'homme sur le sol nu,
Dans ce geste figé, entre charité et loi,
Rien ne comble le vide, rien ne vient au salut.

La misère se dresse, plus grande que la main,
Qui tente d'offrir, mais trop tard, trop peu, trop vain,
Et l’écho de la faim, dans ce regard éteint,
Chante l'agonie des hommes sans lendemain.

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