70x50 cm ~ Peinture, Acrylique, Encre
Courir sans voir
Depuis des années, les hommes courent,
Le cœur en silence, l’esprit en détour.
Ils passent sans voir, ils vivent sans être,
Oubliant le feu qu’ils portent peut-être.
Le monde les pousse, les presse, les hâte,
Ils tranchent, décident, dans le tumulte qui éclate.
Mais sous la poussière de cette agitation
Luit encore, fragile, la flamme de création.
Moi, j’ai peint ce mal de notre siècle.
Dans la matière, j’ai gravé ce qui nous bouscule —
Ce besoin de dire sans avoir à parler,
Ce cri de l’âme que rien ne peut bâillonner.
C’était ma troisième année d’apprentissage.
Mes mains, enfin, suivaient mes élans,
Et je pouvais, hors de toute cage,
Dire en couleurs ce que je tais depuis longtemps.
La matière m’a ouvert une porte invisible,
Un chemin sans mots, mais profondément lisible,
Où chaque touche est une vérité sincère,
Un reflet d’homme debout, offert à la lumière.
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