L’ours de ma forêt

Il dormait tout contre moi, doux et discret,
Gardien silencieux de mes secrets.
Teddy, peluche d’un monde à part,
Veillait sur mes rêves, sur mes départs.

Dans la forêt de mon cœur enfantin,
Il était l’ami, le lien, le chemin.
Ses yeux de fil, sa douceur de coton,
Réparaient la nuit comme une chanson.

Aujourd’hui, sur la toile, je le peins,
Non pas lui seul, mais tous ceux qu’on retient.
Ces ours, ces chiens, ces éléphants muets,
Qui consolent l’âme de nos passés discrets.

L’encre se mêle à l’acrylique apaisée,
Comme les souvenirs à peine effacés.
Et dans ce geste, une forêt apparaît,
Où l’enfance se cache, mais ne disparaît.

L’œuvre devient refuge, cabane en tendresse,
Ode aux peluches, à leur douce promesse.
Qu’un enfant ne soit jamais seul dans le noir,
Car un ours veille, même sans savoir.

L’ours de ma forêt, c’est un chant du dedans,
Une main tendue vers le temps d’antan.
Et si l’on garde au cœur ce compagnon discret,
Alors l’adulte reste un peu protégé.

Ajouté le 22 avr. 2021